Un chef-d’œuvre littéraire n’est pas un livre ordinaire. L’objet reste le même, et pourtant, la cérémonie d’approche diffère. En véritable monument, il semble inaccessible faute d’avoir la clé. Sa renommée fait office de rempart. Il peut siéger longtemps dans la bibliothèque, nous peaufinons nos armes pour l’attaquer de peur que notre esprit s’y blesse. Les livres mâchés, ce sont ces forteresses de la culture dépouillées du langage, des livres muets. Un travail de sape qui ne vise pas à la ruine mais plutôt à la matérialisation d’une aura sublime.
Du sens au sensuel, une recomposition du livre d’auteur en livre d’artiste.
Livre mâché d’après L’Avare, Molière – Hachette 1954 — 2017
Livre mâché d’après La guerre et la paix, Léon Tolstoï – Gallimard 1944 — 2017
Livre mâché d’après Les Précieuses ridicules, Molière – Hachette 1935 — 2017
Livre mâché d’après Journal d’un curé de campagne, Georges Bernanos – Plon 1936 — 2016
Photographies : T. Cichawa